vendredi 31 juillet 2009

Herbert Ross and Phoenix


Showtime! Lonely! Showtime! So lonely! Phoenix infuse une pop ravageuse, mélancolique, invraissemblablement subtile. Lisztomania braconne sur les terres romantiques d'une Autriche au piano avec un Franck Listz en mal de forêts et lacs pour éponger ses chagrins.

Ca, c'est le terreau naturel pour la vidéo officielle, délicieusement back stage dans le chateau chantilly jaune, rock'n roll, hongrois peut-être.

Mais des zozos tirent la pop song vers son showtime triste, adolescent, comédie et musicale. Travailler la compilation des danses de salon dans les films musicaux 80's, comme un Highscool 3 aujourd'hui ou en 1984, le Footloose de Herbert Ross.

Les pas pustulent l'acnée dans une énergie débordante, beaucoup trop forte, sexuelle partout. Un truc dont on sent la possible disparition avec les années. L'épuisement l'âge venu.

Showtime pour être moins lonely. Surtout dans la cliperie. Surtout avant le prom ici génialement hors champ. Heureux chez son disquaire avec un vinyle à la main. Heureux comme le teenmovie, emporté sans raison et sous les regards médusés. Heureux et inquiet avant les premières fois, où l'on fait n'importe quoi.

mercredi 29 juillet 2009

Michael Curtiz and Gossip


Gossip a carrément senti le vent comme Tom Waits au milieu des années 80: puiser dans la musique pour mecs. C'est à dire un truc à la banane, revenu des 50's, carrément blues, sans froufrou, ultra ambigu.

A la racine, un son noirci par des zozos pâles. Elvis Presley en tête dans son King Creole suant le Pento. Michael Curtiz filme en grande forme la crevette au sommet érotique, cool et sans déodorant.

Couillu, ambigu, transgenre, transrythme même sans Hedi Slimane.



lundi 27 juillet 2009

Kelly Reichardt and James Yuill


Invisible dans sa chambre, invisible dans la rue, invisible au bureau, probabalement étrangère aux amours même sweet. Voilà l'étrange mystère de Wendy, accompagnée de son chien au milieu d'une bourgade US un peu plus effacée.

Personne ne semble la voir dans son travelling au bout du monde, en route pour l'Alaska, sauf un gaillard surveillant une superette parfaitement déserte.

Tout proche, en périphérie, derrière la voie ferrée, chantonne Jame Yuill et son cache œil posé sur les visages.

Tous invisibles et pourtant bien là.

dimanche 26 juillet 2009

Jay-Z and Michelangelo Antonioni


C'est Zabrisbriskie Point pour l'Auto-Tune.

Fin de partie pour les voix vocodées, dans les déchets les mimi souris, Jay-Z explose le son nabot comme le réalisateur italien filmait lentement la chute d'une maison hype et californienne pile en 1970.

Pourtant, c'était beau cet artifice vocal. Mais voilà, à en foutre partout, le surbotox c'est fini. A tel point, des listes circulent sur le net pour dénoncer les collabos Auto-Tunés.

Résultat, comme Home nous sermone sur la poubelle propre, Jay-Z revient à la batterie lourde, la guitare grasse et même la clarinette jazz. Mais pas de leçon dans ce virage 70's. Du lourd et un flow fragile.

C'est Kanye West qui produit.

samedi 25 juillet 2009

Etienne Daho and Alexandre Sokourov


C'était la vidéo pré numérique, quand ça voulait faire ciné sur Betacam. Alors les zozos pillaient dans le ciné standard pour faire genre, si possible noir.

Dans les années 80, Daho pochetté par Pierre et Gilles, rhabillé par Jean-Paul Gauthier ne veut plus quitter son lit dans son Big Sleep. Une ligne de basse sublime, des vocochoeurs Depeche Mode et un rien de Lou Reed entre les lignes.

Mais dans cette vidéo cinémaniaque, peu découpée, lente, on retrouve un presque rien de Soukourov, cinéaste à la texture numérique aussi bien dans le Japon bunker du Soleil ou chez Madame Bovary épuisée.

La grande arche pop, entre deux matières.

dimanche 19 juillet 2009

Frankie Valli and Randal Kleiser


C'est la prom habituelle. C'est la fête en fin d'année scolaire. C'est une autre époque.

Frankie Valli fait sa Bee Gees avec ses potes, tout droit sorti d'une mafia Scorsese, pas vraiment affranchie du blouson noir et des paillettes pour vieilles dames à Las Vegas.

Sauf si nous sommes à la foire de Boulzicourt pour la fête aux tartes à la rhubarbe? Ou la tournée âge tendre et têtes de bois sur les plages de la Côte d'Azur?

Ce serait se méprendre. Le boys band ritalisé livre ici un chef d'œuvre disco dont la turbine tourne rond comme rarement. Un bond entre la banane sixtees et les années 70, le son produit à merveille et l'orchestre en play back, John Travolta période pré Tarantino et le sosie de Polanski recyclé en show man improbable.

mardi 14 juillet 2009

Pony Pony Run Run and Danny Boyle


Vamos à la playa autour du monde pendant les vacances. Dormir, plonger, lover, scooter, glander comme une jeunesse dorée à l'autre bout du monde, si possible Thaï.

La promo easy sur internet enfile les maillots de bain et rejoue éternellement les débuts de La Plage de Danny Boyle. Un eden d'ennuis avant la chute monstrueuse dans les pays lointains, comme autant de souvenirs imprimés sur les photos de vacances.

Run run les pony, idéal début d'un film horrifique dans le Loft international. Ces quelques minutes Holliday et in suggèrent une prochaine plongée en enfer. Terrorisme? Tsunami? Serial killer? Fantômes chinois?

Quelque chose cloche dans la trop belle et paradisiaque lassitude.

samedi 11 juillet 2009

Douglas Sirk and Michael Jackson


Sur la pointe des pieds, une coulée de diam's emballe les percussions sorties direct du brasil groovy de Quincy Jones. Founky et bossa pour une tombe en incrustations étoilées.

La même chute chez Douglas Sirk, à jamais niqué par une vie diablement désespérée. Les jolies pierres pleuvent et s'accumulent sur le générique d'Imitation of Life. Une domestique black se fait enterrer sous le gospel de Mahalia Jackson et sa boss, star blanche comme un linge, pleure tous les rubis de la terre.

Les pieds au mur, reste la Soul, battement de nos coeurs.

mercredi 8 juillet 2009

Kraftwerk and Jean-Marc Chapoulie


TDF n'est pas seulement la Télédiffusion De France mais aussi le Tour de France, vu par le vidéaste Jean-Marc Chapoulie.

Le zozo pique les images de France 2, vire les plans directement consacrés à la course et garde uniquement les commentaires touristiques. Soit 50 minutes de boucles et reboucles en hélico tournoyant sur les villages fleuris. Soit, en fait, des images réellement fascinantes pour un tournicoti tirant trés vite vers le générique de Shining.

Un truc beau et inquiétant. Bien senti, à l'époque, par Kraftwerk.

La boucle, la base électro. Le Tour de France et son inquiétante étrangeté vu du ciel.