lundi 30 novembre 2009

Kelly and the Kellygirls and Tony Scott and François Ozon and Roman Polanski and Luis Bunuel


La bande à Deneuve trouve son rythme de croisière à l'international. Aussi bien chez les Prédateurs de Tony Scott, notre Twilight lesbien et secret des années 80, ou bien chez Bunuel à fouet!

Et pourquoi, quand on demande à un touriste de passage avenue Montaigne - quel votre film français préféré? - invariablement la réponse 8 fois sur 10 tombe sur 8 Femmes?

Parce que La Deneuve, même mémère, trône toujours sur la haut des blondes rocambolesques. La preuve encore une fois avec son Bowie chiné aux puces canadiennes.

Du Kelly n°5 pour Noel. Du Kellygirls pour watcher les étoiles.







jeudi 26 novembre 2009

Natalia Lafourcad and Rodrigo Pla


Une rue en long ça craint. Surtout dans la Zona de Pla. Derrière une grille et un lotissement bourge, au milieu d'un quartier de Mexico, avec caméras pour surveiller, punir, tuer en auto loi démentielle.

Toujours là-bas, mais de face, à plat, c'est chantant et rose bonbon. Les jeunes filles s'amusent en barbies latino avec la star du moment, Lafourcad et son nom so frenchy.

Mexico, on peut tout voir, tout faire, mais aussi tout te faire.

mardi 17 novembre 2009

Hugh Coltman and Richard Brooks


Brick n'en peut plus de sa vie trop domestique, de ses émotions trop ambigües, de sa femme trop sur le dos quand ça le travaille de partout.

Car dans la maison, c'est carrément psycho. De quoi voir un zozo avec des cymbales dans le dos. Se demander comment s'appelle le jeune femme derrière. Se trouver avec un piano portatif collé aux doigts et à l'oeil.

C'est à croire qu'un Steve Wonder s'est planqué dans ce petit coeur trop bien torturé par les Beatles.

mercredi 11 novembre 2009

Foreigner and Karyn Kusama


A courir derrière le corps de Jennifer, la clique à Juno (Ivan Reitman) veut faire son Twilight distancié, ironique, rusé. Allo Ciné appelle ça comédie horrifique. C'est pas faux.

Pourtant, une séquence belle comme un coeur ouvre l'inconscient du film: une bonne vieille musique de Foreigner couvre les héros mal barrés. Du rock FM 80's, dont on redécouvre la patate guitare, le saxe tendu et le nappage synthétique. L'influence hardeuse est digérée dans le Phil Collins des familles, autant de casseroles aux fesses pour chier une musique cool, n'en déplaise les puristes.

Et ça marche. Le son poli tient la route, le halètement des claviers Roland hâche la rythmique badaboum, presque germanique. La séquence prend corps. C'est la tentative, à cet instant réussie, du pas tout à fait accompli Jennifer's body.

Trop malin, trop chiadé, trop feuilleté, trop contrôlé, trop meilleur ouvrier d'Hollywood pour faire vivre son truc. A ricaner le Cendrillon, on oublie l'urgence réapparue par miracle au milieu du film.

lundi 9 novembre 2009

Clint Eastwood and Chavela Vargas


Bien sûr, sortir la grande Chavela du vieux buffet des divas appelle forcément sa résurrection signée Almodovar. Le miracle Piensa en mi, surgit sur les écrans par la grâce du cinéaste espagnol, hante toujours nos mémoires musicales.

Mais son poncho rouge, ses allures de mecs accentuées par l'âge et sa voix grave sonnent d'abord Mexique, lonsome cow girl, comme un écho sentimental aux pérégrinations des hommes sans noms incarnés par Clint Eastwood dans ses meilleurs westerns.

Clint féminin, sentimental, rattrapé par le passé dans un présent jamais vraiment réglé se fait taiseux. Chavela, masculine, habillée comme un mec, rattrapée par le présent chante des histoires anciennes et ouvre sa bouche d'outre tombe.

L'une et l'autre dans les hautes plaines mexicaines, rouge sang.

dimanche 8 novembre 2009

Jacno and Bertrand Blier


A l'aube des années 80, la musique rose bonbon de Jacno charrie son électro low-fi dans le poste. Une ritournelle gamine et conceptuelle, infiniment classe, triste et amusée, loin d'un Jarre tout puissant.

Banana Split oblige, le garçon moderne cire sa mèche côté Beaugrenelle, Paris. Temple de l'architecture 70's, on y clique des photos chics, rétro futuristes, arty en somme. Visiblement, la dalle inspire avec ses tours aujourd'hui décaties.

Faut dire, c'est l'heure de la visite. Un appartement témoin, un zozo fort bien habillé sur le balcon, un journaliste ORTF égaré, bref, une jolie météo pour tourner les boutons, sortir les claviers pendant la pause midi et faire home studio bien avant AIR.

Même époque, même immobilier, même drôlerie en plus noir car filmée la nuit. Buffet froid discute le Godot illustré sur le parvis de la Défense. Une manière de reprendre le polar pour l'enfoncer dans un non sens presque parodique. Une voie jouissive, mais sans issue.

Goodbye Jacno...




mardi 3 novembre 2009

Kenny Ortega and New Order


This is it découpe les musiciens au travail. Michael Jackson bosse dur, fait un pas de côté, demande un peu plus de ci, un peu moins ça. Tatonner. Trouver le bon tempo. Préciser.

Un pas de côté, les répétitions c'est fait pour ça.

Ortega reprends les rushs d'un show avorté. Sans un plan dans les coulisses, juste choper les nuances d'un son en construction. Un Tous en Scène rêvé pour un vrai job offert aux spectateurs: faire le spectacle mental.

Même concentration, même découpage, même gueule pour New Order.

lundi 2 novembre 2009

MGMT and Apichatpong Weerasethakul


C'est primitif comme une poignée de jeunes gens dans une forêt Thaï. Tous travaillent depuis des jours à construire un improbable vaisseau spatial. Pour s'échapper vers la flamme aventure. Pour suivre l'énergie considérable de l'adolescence.

La manière passe par les rituels. Des invocations, quitte à faire revenir les fantômes des vies antérieures et par là, sentir un vent de tristesse devant tant de vies échappées.

C'est primitive, comme le dit Apichatpong Weerasethakhul dans ses corridors d'images. Comme MGMT brasse la contemplation dans un mixer fantastique pour tromper le sort.

Une pensée magique pour Claude Levi Strauss, en somme.

Blondie and Mark Sandrich


Début des années 80, Blondie poursuivait son mix dance, new wave et punk variétoches avec un rnb glacé, à point pour les clubs. Du rap sans Master Flash, mais grand par son chaud froid engouffré dans une cave filmée en plan séquence, procédé idéal pour les numéros à claquettes à la grande époque.

Fini le théâtre à Brodway, les fantômes plongent dans une cave du dessous avec un danseur du dessus, exact négatif chromatique de Fred Astaire. L'original portait beau le Top Hat comme une petite biquette blanche à l'aise dans son costume à pie noire. Ici, on fait hip et hop avec une fringue blanche devant un mur graffiti.

Un mélange des genres en échos à une autre vidéo, le This is Radio Clash, génialement riot et énervé, d'un groupe vraiment punk mais attiré par le dub et la soul.

Clash et Blondie alternent en boucle sur un même écran à la Fondation Cartier pour l'exposition "Né dans la rue". Une histoire du graffiti sans musicale comédie. Quoique...